Caillau s’embarque avec le fonds franco-chinois Cathay
novembre 20, 2018
Le fonds Cathay Capital remplace Parquest à la tête du fabricant de colliers d’étanchéité Caillau. L’équipe de direction reste en place pour accélérer à l’international, et bien sûr en Chine.
Déjà présent dans plusieurs belles ETI françaises, comme le fabricant de lasers girondin Amplitude et Surys, ex-Hologram Industries, dans la sécurité optique et digitale, le fonds d’investissement Cathay Capital a pris une participation majoritaire dans Caillau. La société produit des colliers de serrage et d’étanchéité pour l’automobile et l’aéronautique depuis son usine de Romorantin (Loir-et-Cher).
Créé en 2007 par Mingpo Cai, un entrepreneur chinois qui a fait ses études à Orléans et à Lyon avant d’entrer chez SEB, ce fonds de 2,5 milliards d’euros de capitalisation prend la place de son homologue français Parquest. Le management de Caillau conserve une participation « significative », et il continue de contrôler l’entreprise. 150 salariés restent actionnaires. « Cathay a la capacité à nous accompagner à croître sur de nouveaux marchés internationaux », se réjouit Laurent Chapdelaine, directeur général commerce et marketing de cette ETI de 650 personnes présidée par Stéphane Drivon.
Implantation à Shanghai
Avant ce changement d’actionnaire, Caillau avait ouvert cet été de nouveaux locaux de 3.000 mètres carrés au sud de Shanghai, afin de se rapprocher des constructeurs européens sur place, mais aussi pour entrer chez les constructeurs locaux. Le marché chinois représente une voiture sur quatre dans le monde. L’équipement du site et le recrutement sont en cours. Caillau est présent au Brésil depuis 2001, et aux Etats-Unis depuis 2015 à travers des antennes commerciales et logistiques. Cette internationalisation lui a permis de porter sa part export de 40 % à 75 % en quinze ans.
Cette assise mondiale est aussi un outil de veille technologique pour cette entreprise qui emploie 95 ingénieurs et techniciens en R&D, soit près de 15 % de l’effectif. Les batteries des moteurs électriques, les circuits des moteurs de véhicules hybrides, ceux des moteurs hydrogène, requièrent aussi des colliers et des systèmes d’étanchéité.
La prise de participation de Cathay apporte des capitaux pour une éventuelle croissance externe, notamment dans l’aéronautique, qui représente 10 % de l’activité. « Nous sommes extrêmement vigilants et déterminés sur ce segment », assure Laurent Chapdelaine.
Caillau, qui vient de mobiliser une vingtaine de millions d’euros dans une nouvelle usine de 28.000 mètres carrés à Romorantin, a réalisé un chiffre d’affaires de 85 millions d’euros en 2017, et prévoit 88 millions cette année. Grâce à cette internationalisation, il espère franchir la barre des 100 millions dès 2020.