Interview – EasyVista veut doubler ses 50 M€ de chiffre d’affaires d’ici 2025

juin 23, 2021

Selon Jamal Labed, directeur général et cofondateur d’EasyVista, l’éditeur est sorti de la bourse car ce n’est plus le seul modèle économique qui lui permettra de doubler ses 50 M€ de chiffre d’affaires d’ici 2025. Un challenge que les fonds Cathay Capital et Eurazeo PME ont relevé fin 2020 en soutenant son LBO. Des acquisitions sont à prévoir car EasyVista veut consolider le marché des services IT managés (ITSM) et de ceux du management de l’entreprise (ESM).

Olivier Bellin, éditeur délégué du groupe Solutions Numériques : Pourquoi EasyVista a-t-il choisi fin 2020 de faire appel à des fonds d’investissement pour accompagner sa croissance ?

Jamal Labed, directeur général et cofondateur d’EasyVista, un éditeur spécialisé dans les services IT managés (ITSM) et de ceux du management de l’entreprise (ESM) :

Fin 2020, nous avons fait entrer deux nouveaux investisseurs dans notre capital afin d’accompagner EasyVista dans la réalisation de son LBO et le déploiement de son nouveau plan stratégique 2025. Il s’agit du fonds asiatique Cathay Capital et du fonds Eurazeo PME, pour qui il s’agissait là du premier investissement dans le secteur du logiciel en France. Ensemble, ils détiennent la majorité du capital d’EasyVista.

Pourquoi des fonds comme Cathay Capital et Eurazeo PME ont-ils choisi d’investir dans EasyVista ?

Cathay Capital et Eurazeo PME ont investi quelques 130 M€ dans EasyVista car notre groupe présente un très bon historique financier et métiers depuis sa création. Ils ont aussi compris qu’EasyVista pourra franchir une nouvelle étape de croissance avec eux. Ils s’engagent d’ailleurs à nous aider à doubler le chiffre d’affaires d’EasyVista d’ici 2025.

Pourquoi EasyVista a-t-il quitté la bourse mi-janvier 2021 ?

La bourse n’est plus le seul modèle économique pouvant permettre à EasyVista de doubler nos 50 M€ de chiffre d’affaires d’ici 2025. Certes, le climat boursier est euphorique actuellement, mais il y a aura des phénomènes de correction d’ici là. Et contrairement aux US, la communauté financière française a parfois du mal à comprendre qu’il lui faut investir de l’argent, et donc en perdre éventuellement, pour en gagner.

D’ailleurs, n’y avait-il pas en 2020 moins d’éditeurs français de logiciels importants côtés en bourse ?

Effectivement, je regrette qu’il ne reste plus beaucoup d’ISV de poids côtés en bourse en France. Je suis d’ailleurs favorable à la création d’un Nasdaq européen pour financer les projets d’avenir des éditeurs de logiciels. Surtout quand on sait que la principale finalité des start-ups européennes qui réussissent est de se faire racheter par des concurrents américains.

Etes-vous satisfait du parcours d’EasyVista en bourse malgré tout ?

Oui, même si le parcours d’EasyVista n’a pas toujours été facile après notre entrée en bourse en 2005. Surtout dès 2008 quand le groupe a lancé ses premières offres logicielles en Saas. En effet, les analystes avaient du mal à comprendre ce nouveau modèle économique dans le cloud à l’époque. Certes, notre chiffre d’affaires reconnu a d’abord baissé pour générer ensuite davantage de revenus récurrents.

Et que pèsent cette année les ventes de logiciels en Saas dans le chiffre d’affaires d’EasyVista ?

Les ventes en Saas représentent actuellement 90% du chiffre d’affaires d’EasyVista. Toutefois, je ne prévois pas de porter ce pourcentage à 100% car certains de nos clients ne souhaitent pas aller dans le cloud, pour des questions de sécurité ou de financement notamment. Bien évidemment, nous les incitons à passer au Saas mais sans le leur imposer. Par exemple, EasyVista réalise 30% de son chiffre d’affaires dans le secteur public, où nombre de clients ne souhaitent pas aller dans le cloud, sauf pour réaliser du cloud privé dans leur propre datacenter.

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